ANDPC : « le DPC fonctionne, il répond à un besoin réel »

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Le 23 juillet, l’ANDPC a publié son rapport d’activité pour l’année 2024. Alors que les orientations triennales ont été prorogées pour 2026, ce document dévoile une adhésion en hausse des professionnels de santé. Dokeos LMS, la plateforme e-learning des organismes DPC, s’est entretenue avec Sabine Cohen-Hygounenc, Directrice des relations avec les usagers, de l’accompagnement et de la promotion du DPC. Elle revient sur les enseignements du rapport d’activité et les priorités de l’Agence pour accompagner les organismes de formation.

Dokeos : L’année dernière, 178 511 professionnels de santé financés par l’Agence du DPC se sont inscrits à au moins une action de DPC. Quel bilan faites-vous de 2024 ?

Sabine Cohen-Hygounenc : 2024 marque la deuxième année consécutive de progression historique pour le DPC, avec une belle hausse de 13,9 % du nombre d’inscriptions. J’explique cette croissance surtout grâce à la maturité du dispositif. De plus en plus de professionnels de santé connaissent le DPC et s’y inscrivent régulièrement. Contrairement à ce qui a été dit récemment, les orientations prioritaires 2023-2025 sont définies par l’Etat et les CNP et la hausse des inscriptions montre qu’elles répondent à une part importante des enjeux de formation des professionnels. Fait notable : nous sommes au milieu du cycle triennal, période où les inscriptions augmentent traditionnellement plus progressivement. Cette année, elles ont démarré très haut.

L’année dernière, ce rapport d’activité était publié en septembre. Il est aujourd’hui publié en juillet. Quel message souhaitez-vous faire passer à travers la publication de ce rapport de l’année 2024 ?

Ce message est clair : le DPC fonctionne et l’Agence s’est pleinement mobilisée pour être à la hauteur des missions qui lui ont été confiées. Ce rapport d’activité le démontre, chiffres à l’appui.

Comme en 2023, la pratique du e-learning est en hausse auprès des professionnels de santé. Plus de la moitié des inscriptions (50,3 %) concernent des actions de DPC à distance. Les actions intégralement présentielles ne représentent plus que 22,6 %. Mais les actions e-learning ne constituent que 19,4% de l’offre disponible. Comment expliquez-vous cette distorsion entre l’offre et la demande ?

Nous l’indiquions déjà pour 2023. Le format en e-learning correspond à une évolution des besoins des professionnels de santé qui sont très mobilisés par leur activité et qui concrètement, n’ont pas le temps pour se former en présentiel. Le distanciel est un gain de temps. Le distanciel permet aussi d’utiliser de nouvelles techniques d’apprentissage. Ceci explique le fait que les professionnels plébiscitent le e-learning au détriment du présentiel. Les organismes DPC historiques ont une tradition de formation en présentiel. Le passage au e-learning nécessite de nouvelles compétences et de nouveaux outils. On ne construit pas de façon pédagogique de la même façon un programme en e-learning qu’un programme en présentiel.

Au début du e-Learning, il existait de nombreux dépôts d’actions inadaptés, que l’Agence rejetait systématiquement. Nous demandons des actions à l’interactivité approfondie. Il est hors de question de valider des actions distancielles où le médecin, l’infirmier ou l’orthophoniste restent passifs devant leur écran à cliquer (ou pas) sur un tutoriel. En effet, le e-learning efficace ne se résume pas à un diaporama : il suppose une progression pédagogique claire, des tests, de l’échange. L’arrivée de nouveaux organismes qui maitrisent mieux les techniques en e-learning a fait évoluer les pratiques dans la bonne direction mais il faut rester vigilant. En juin, nous avons publié en ce sens une fiche méthodologique sur le e-learning à l’attention des ODPC.

Par le passé, l’ANDPC a souvent été critique de la qualité des dépôts par les ODPC. Depuis, l’Agence a-t-elle changé de discours ?

Depuis plus d’un an, nous avons clairement renforcé notre accompagnement auprès des organismes. Et cela paie. L’Agence a produit des fiches pratiques pour expliciter les méthodes HAS, organisé des webinaires (jusqu’à 800 participants par session) et mis l’accent sur les EPP (Évaluations des Pratiques Professionnelles), encore insuffisamment maîtrisées. Ces outils ont clairement permis une amélioration de la qualité des programmes, même si des marges de progrès demeurent, notamment sur les audits, les simulations et les vignettes cliniques. Il existe encore un écart important entre le nombre de dépôts et leur publication, mais il tend à se réduire.

Vous notez toujours la faiblesse de la qualité des EPP produites par les ODPC. Expliquez-nous. Qu’est-ce qui pèche encore ?

Les EPP sont plus complexes à concevoir et à mettre en place que de la pure formation continue et elles demandent des compétences méthodologiques spécifiques. Les sessions sont pour certaines méthodes plus longues ; par exemple, un audit clinique impose minimum trois mois entre les deux tours. Pourtant, les EPP sont bien plus efficaces pour faire améliorer les pratiques que la formation continue classique, davantage pertinente pour l’apprentissage.  C’est pour cela que l’Agence continue de les encourager, via un meilleur remboursement et un plafonnement de la formation continue dans le cycle triennal. Les professionnels devront donc s’orienter de plus en plus vers les EPP pour répondre à leur obligation.

12 ODPC ont été désenregistrés en 2024 pour cause de fraude. Le ménage a-t-il été fait sur les fraudeurs ?

Le ménage a été fait, mais il est loin d’être terminé, c’est un travail permanent. Et 19 autres organismes ont été désenregistrés à cause d’évaluations défavorables récurrentes ou à cause du non-respect des critères qualité. Depuis des années, nous avons imposé aux ODPC de fortes exigences afin de garantir la validité scientifique des contenus. Cela a été assez dur à assimiler et c’est ce que l’on nous a beaucoup reproché. C’est un vrai changement de culture. Mais l’objectif reste la qualité, aussi bien sur les contenus d’un point de vue scientifique, que sur les méthodes que sur le déroulement pédagogique. Le DPC doit rester un dispositif crédible, garantissant des formations de qualité aux professionnels de santé. Le législateur nous a confié une mission de contrôle ultra-exigeante pour que les professionnels se forment sur des actions de qualité, ce qui n’existe nulle part ailleurs et il me semble que nous avons œuvré largement pour assainir le marché. La cour des comptes a d’ailleurs souligné que nous étions les seuls.

TCS, audits, vignettes : quelle évolution l’Agence imagine pour les méthodes d’EPP en DPC?

Les EPP sont d’ores et déjà mieux rémunérées, ce qui encourage les organismes à en proposer davantage et par ricochet, les professionnels à en réaliser davantage. Donc les modalités d’incitation existent déjà. Notre accompagnement vise à ce qu’elles soient déployées à bon escient et de façon pertinente par les ODPC qui parfois, choisissent par opportunisme de concevoir une EPP. Je ne pense pas à ce stade qu’on puisse aller beaucoup plus loin, ni qu’on doive privilégier telle ou telle méthode plus que telle autre. En effet, les méthodes ne sont pas interchangeables, cela dépend de l’objectif pédagogique, du public cible et de la thématique visée. L’essentiel pour l’Agence reste la qualité scientifique et méthodologique du programme et son adaptation aux objectifs de mise à jour des connaissances ou de transformation de pratique.

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