Trois actions de DPC (développement professionnel continu) sont possibles : la formation continue, la gestion des risques et l’EPP (l’évaluation des pratiques professionnelles). Cette dernière permet « au professionnel de s’interroger sur sa pratique professionnelle, de la comparer à un référentiel et de mener des actions d’amélioration, en s’appuyant sur les méthodes de la Haute Autorité de Santé » indique l’Agence du DPC. L’EPP est de plus en plus plébiscitée, notamment en e-learning. Quelles méthodes utiliser ? Comment concevoir en ligne une EPP conforme aux exigences de l’ANDPC ? Comment garantir la conformité de vos EPP à distance ? Réponses avec Alexis Pinel, dirigeant de GRAAD Santé et Hind Boutarf, experte DPC chez Dokeos LMS.
« L’offre en matière d’EPP a progressé de 2,3 points et pour la première fois, les actions de formation continue ne représentent pas le type d’actions le plus demandé » souligne le rapport d’activité 2023 de l’ANDPC qui se réjouit de la prise en main des EPP par les organismes de formation DPC. Pourtant, tempère l’Agence, « ces méthodes sont, pour nombre d’ODPC, loin d’être maîtrisées et de nombreuses actions ont ainsi été rejetées dès le contrôle de conformité ». En clair, l’offre d’EPP est en hausse chez les organismes grâce à l’incitation financière mise en place par l’Agence mais elle n’est pas parfaitement mise en place. Dans ce cadre, l’ANDPC souhaite accompagner davantage les ODPC pour « une meilleure appropriation des méthodes » explique Michèle Lenoir-Salfati, DG de l’Agence, en mettant en place des webinaires et des fiches méthodes.
Comment concevoir un Audit Clinique ?
L’audit clinique est la méthode d’EPP la plus communément pratiquée par les professionnels de santé. Qu’est-ce que l’audit clinique ? L’audit clinique a pour objectif de mesurer les écarts entre la pratique professionnelle réelle observée et la pratique professionnelle attendue ou recommandée à partir de critères d’évaluation. L’audit clinique porte sur une pratique clinique : diagnostic, thérapeutique, prise en charge.
L’audit clinique en DPC se déroule en trois étapes :
- Une première mesure des écarts entre la pratique réelle observée du professionnel et la pratique attendue ou recommandée à partir de critères d’évaluation
- En fonction des résultats d’une première évaluation, le professionnel de santé met en place des actions d’amélioration
- L’impact de ces actions est évalué à distance par une nouvelle mesure des écarts entre la pratique réelle et celle attendue selon les mêmes critères d’évaluation.
Plusieurs points de vigilance spécifiques pour appliquer l’audit clinique à une action de DPC sont à retrouver sur le site de l’ANDPC. Celle-ci propose trois formats pour mettre en place l’audit clinique : 100% e-learning, le mixte présentiel avec du e-learning ou le mixte classe virtuelle avec du e-learning.
Dokeos est la seule plateforme LMS qui permet de réaliser les audits cliniques en e-learning. Développé à la demande d’un organisme DPC, notre module audit clinique permet désormais à nos clients DPC d’évaluer les pratiques des professionnels de santé sur les dossiers patients, permettre aux experts médicaux de faire leurs recommandations et retours, et de comparer les résultats entre l’audit initial et l’audit final.
Si les consignes de l’ANDPC sont bien respectées, l’utilisation de l’audit clinique valide à elle seule la qualification de l’action en EPP. Hind Boutarf explique tout l’intérêt de se doter de l’audit clinique pour les organismes DPC. « L’audit clinique est destiné à tous les professionnels de santé afin de valider leur évaluation des pratiques professionnelles. Sauf qu’en fonction des exigences de l’ANDPC, l’audit clinique est obligatoire pour certaines spécialités. Pour les autres, il est recommandé et conseillé. »
Comment concevoir un test de concordance des scripts ?
« Les organismes DPC qui font du e-learning n’ont pas d’autre choix que de faire de l’audit clinique soit du test de concordance de scripts. Les autres EPP sont très compliquées à mettre en oeuvre » témoigne Alexis Pinel, directeur des opérations de GRAAD Santé, client de Dokeos depuis 2020. Dans l’audit clinique, l’apprenant est testé dans sa pratique courante par rapport à un référentiel alors que le TCS est « beaucoup plus complexe. L’apprenant sera testé sur des questions ou des hypothèses sur lesquelles il n’y a pas de consensus. »
Qu’est-ce que le test de concordance des scripts ? Le TCS évalue le raisonnement clinique du professionnel, en particulier sa capacité à prendre des décisions pertinentes en situation d’incertitude, en comparant ses réponses à celles d’un panel d’experts, indique l’ANDPC.
Concrètement, le professionnel de santé est confronté à une situation clinique ambigüe. Il doit prendre une décision en matière de diagnostic, d’investigation ou de traitement. Celui-ci doit choisir entre différentes propositions formulées à l’aide d’une échelle de Likert. Enfin, le professionnel est évalué sur le degré de concordance entre ses réponses et celles d’un panel d’experts du domaine. « C’est de la médecine interprétative qui est passionnante » pour Alexis Pinel car « le TCS pousse le raisonnement clinique beaucoup plus loin que de savoir si c’est juste ou faux. » L’ANDPC indique sur son site les points de vigilance à garder en tête lors de la conception du TCS.
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Comment concevoir une vignette clinique ?
« L’usage de la vignette clinique est généralement réservé à l’analyse de tracés, de lames ou d’images. Lorsqu’il s’agit de tracés, comme les électrocardiogrammes, cela en restreint considérablement l’utilisation, la limitant à des situations très spécifiques et à certaines spécialités comme la cardiologie » souligne le dirigeant de GRAAD. En effet, l’ANDPC définit la vignette clinique comme la méthode d’EPP qui permet de simuler la pratique courante d’interprétation d’images, de lames ou de tracés par exemple en dermatologie, radiologie, échographie, anapath, génétique etc. Dans tous les cas autres que l’interprétation d’images, de lames ou de tracés, les vignettes cliniques ne sont pas considérées comme une méthode d’EPP ; elles sont en revanche de nature à être utilisées dans le cadre d’une action de type formation continue. L’Agence indique les points de vigilance à garder en tête lors de la conception de la vignette clinique.
La méthode de la vignette clinique peut être adaptée en présentiel, en classe virtuelle ou en e-learning.
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